Calvin, aux origines de la démocratie moderne ?

Tome 84 - 2009/3 |

L’universalité n’est pas chose donnée et ne peut être confondue avec la loi naturelle telle que la concevait la théologie naturelle de Thomas d’Aquin. Isabelle Bouvignies montre qu’en pensant la loi naturelle dans son cadre biblique, et en en faisant une loi morale s’adressant à chaque homme, la théologie calvinienne barre le chemin à une naturalisation de la loi juste bonne à entretenir dans la philosophie politique contemporaine la nostalgie d’une perte irrémédiable. Il suffit pourtant de prendre conscience […]


Quel usage de la Bible en éthique politique ?

Tome 84 - 2009/3 |

Calvin propose deux lectures possibles de la Bible en politique. La première y dégage une structure formelle minimale et universelle, qui préfigure les droits de l’homme et sans doute indirectement la démocratie moderne. L’autre suit un projet radical qui fait du pouvoir l’instrument privilégié de l’élimination de l’impureté. François Dermange montre que derrière cette hésitation entre la justice et la sainteté se joue le rapport du réformateur au pouvoir et l’ambivalence de l’apport du religieux au politique.


Calvin et la providence : actualité provocatrice d’un thème embarrassant

Tome 84 - 2009/3 |

Fulvio Ferrario expose les lignes fondamentales de la réflexion calvinienne sur la Providence et montre comment l’interprétation des textes bibliques par le réformateur met en œuvre des éléments importants de la pensée stoïcienne transmise par l’humanisme de la Renaissance. Les thèmes de la toute-puissance de Dieu et de la foi occupent bien sûr une place centrale. Une relecture actuelle de la doctrine calvinienne de la providence requiert, selon l’auteur, une mise en relation plus radicale du premier article […]


Etiam Extra Ecclesiam : l’action de l’Esprit Saint selon Calvin

Tome 84 - 2009/3 |

Calvin distingue une triple action de l’Esprit Saint : dans toute la création, auprès de tous les hommes, auprès des élus. Bernard Rordorf montre que les deux premières relèvent de la providence générale et spéciale, la troisième de la prédestination. Or la discontinuité est manifeste entre celles-là et celle-ci, ce qui pose un problème quant à l’unité de l’action de l’Esprit et, plus particulièrement, quant à l’unité de l’œuvre du Christ.

 


Jean Calvin et l’unité de l’Eglise

Tome 84 - 2009/3 |

Emidio Campi montre que Calvin élabore un chemin du juste milieu entre les catholiques et les anabaptistes alors que l’Église de Rome réaffirme avec force son unité institutionnelle et que les courants de la Réforme radicale pensent l’Église sur le modèle séparatiste d’une communauté de saints régénérés. Le « jugement de charité » donne un critère clair de discernement des frontières de l’Église dont il faut chercher à réaliser l’unité visible. Calvin sait que la division est pour le protestantisme […]


Lire Calvin aujourd’hui (Introduction)

Tome 84 - 2009/3 | ,

Ce numéro thématique d’ETR reprend quelques-unes des contributions présentées lors d’un colloque qui a eu lieu à Genève du 26 au 28 mai 2008 et qui a réuni les enseignants des Facultés de théologie protestantes des pays latin, ainsi que les membres de la Compagnie des pasteurs et des diacres de l’Église protestante de Genève. Ces études présentent donc des regards d’héritiers directs du réformateur Jean Calvin à l’occasion d’un anniversaire qui commémore, en 2009, à la fois […]


Poétique de la foi ou poétique de l’éthique ? Réponse à Élian Cuvillier

Tome 89 - 2014/3 |

Plan de l’article

  1. L’approche anthropologique d’une poétique de la foi
  2. Implications éthiques de Ph 2,6-11

Abaissement et exaltation en Philippiens 2,5-11 : une poétique de la foi

Tome 89 - 2014/3 |

L’hymne aux Philippiens est ici abordé à partir d’une question précise : pourquoi Paul choisit-il d’utiliser le langage poétique au moment de débuter la section parénétique de l’Épître ? Le langage poétique serait-il une forme du discours permettant d’exprimer ce qui relève de l’indicible et de l’irreprésentable ? Élian Cuvillier propose de comprendre l’hymne comme discours « théopoétique », lequel implique une démythologisation – au sens bultmannien du terme – du discours religieux. À partir de cette clé, l’auteur […]


La kénose du Fils, fécondité d’un paradoxe. Réponse à Christophe Chalamet

Tome 89 - 2014/3 |

Plan de l’article

  1. Ce qu’il faut sacrifier de Dieu
  2. Kénose et actualisation de Dieu
  3. Envoi

« Évidement » ou « voilement » ? Perspectives kénotiques, de Frédéric Godet à divers théologiens contemporains

Tome 89 - 2014/3 |

La tradition théologique a longtemps parlé de l’« assomption » de la chair, plutôt que d’un « dépouillement » au sens d’un « évidement » de certaines qualités divines lors de l’incarnation. La théologie protestante a pris position sur cette question dès le XVIe siècle et a parlé tantôt d’une « dissimulation », tantôt d’un « évidement » de certaines qualités divines. Au XIXe siècle, le spécialiste du Nouveau Testament Frédéric Godet, réformé, a suivi Wolfgang Friedrich Gess, un autre réformé, pour rendre compte de certains passages du […]