La non-mention de la fille en Lévitique 18. Exercice sur la rhétorique du Code de Sainteté

Tome 75 - 2000/3 |

Lv 18 propose une liste fort étendue et systématique de relations incestueuses. Pourtant, il manque toute mention de la fille. S’agit-il d’un oubli ? Ou faut-il imaginer que les relations avec une fille étaient permises à son père ? Jan Joosten avance au contraire que le législateur inclut la fille sans la nommer, et cela afin d’agrandir la force persuasive de la loi. La non-mention de la fille est une finesse rhétorique.


Sem, une clé de lecture pour Babel (Gn 11/1-9), ou de l’importance du contexte

Tome 75 - 2000/3 |

Colette Briffard se propose de montrer qu’une attention minutieuse au contexte d’un extrait comme aux obstacles auxquels se heurte le lecteur peut se révéler particulièrement productrice de sens. Fort de ce type d’investigation, le lecteur de textes bibliques est en mesure de construire des hypothèses fructueuses sur ce qu’ont voulu dire les derniers rédacteurs d’un texte.


La fille « perdue » et « retrouvée » de Lévitique 18

Tome 76 - 2001/1 |

Dans un numéro précédent d’ETR, J. Joosten a montré, à l’aide des catégories de la rhétorique gréco-latine, que l’inceste père/fille, bien que non explicitement mentionné, était habilement sous-entendu par le rédacteur de Lv 18. En appliquant les règles de la rhétorique sémitique et en dégageant la structuration du chapitre qui en découle, Didier Luciani complète ces résultats et confirme le talent de l’écrivain : celui-ci, en fichant cet interdit de l’inceste père/fille au beau milieu de son discours, […]


Les richesses injustes (Luc 16/1-13)

Tome 76 - 2001/3 |

En proposant la traduction de cette parabole, Daniel Lys vise un double but. D’une part mettre en évidence la correspondance entre les deux parties consacrées respectivement à la « gérance » et à la « finance » : il ne s’agit pas de textes indépendants à l’origine, mais de deux thèmes volontairement liés pour glisser de l’un à l’autre ; ceci apparaît dans leur parallélisme de structure, où s’emboîtent chaque fois le dire de Jésus, puis celui du patron, enfin celui du […]


Pierre, apôtre entre Judas et le disciple bien-aimé

Tome 77 - 2002/1 | ,

On dit souvent que, dans l’Évangile de Jean, Pierre « cède la place » au disciple bien-aimé. Si cela était vrai, pourquoi se voit-il confié la tâche de paître le troupeau du Seigneur ? Nous voudrions montrer qu’en fait, Pierre n’est pas seulement mis en compétition avec le disciple bien-aimé, mais aussi avec Judas. Par conséquent, il apparaît comme un simple homme, entre l’image idéale du disciple bien-aimé et celle, diabolique, de Judas.


2 Samuel 24. Un parcours royal : du pire au meilleur

Tome 77 - 2002/1 |

Cet article se présente comme une enquête, mieux, une exploration de traces pour tenter de saisir ce qu’ont voulu dire les rédacteurs de 2 S 24, texte pour le moins énigmatique. Concrètement, un lecteur peut, par une approche que l’on qualifiera d’historico-littéraire, apporter des éléments de réponse à ses interrogations premières et entrer en dialogue avec les propositions de sens que lui fait le texte. On prend conscience, une fois encore, de l’art et du pouvoir d’un récit.


Par le tambour et la danse. Etude structurelle du psaume 150

Tome 77 - 2002/2 |

Si bref soit-il, le Ps 150 n’en est pas moins construit en trois volets dont les deux extrêmes se répondent, le premier visant le destinataire de la louange, le dernier ses acteurs dont le nombre est ici maximal. La partie centrale sur les moyens de la louange ordonne tous les instruments autour de l’évocation magnifiquement située de la danse comme expression éminente de la louange.


Josué et la rhétorique de la violence. Le cas de la prise d’Aï en Jos 8/1-29

Tome 77 - 2002/3 |

Les récits de conquête conservés en Jos 1-12 sont d’une extrême violence. Les captures de certaines villes, comme Jéricho, Aï, Haçor s’accompagnent de mises à mort massives ; Jéricho est en ruine, et tous ses habitants, femmes, hommes, enfants, vieillards, boeufs, brebis, ânes sont passés au fil de l’épée. On dénombre 12 000 morts à Aï ; Haçor « la principale ville de tous les royaumes », est réduite en cendres.
Comment expliquer que Dieu tolère pareilles destructions de vies […]


Sur les deux noms du Dieu de Genèse 2/4b-3/24, ou la « théo-logique » d’un Dieu critique

Tome 77 - 2002/3 |

Cette étude ressortit à la poétique. Jean Alexandre y montre que la double nomination du dieu de Gn 2/4b-3/24, YHWH-Èlohim, est cohérente avec le caractère général de la dualité des signifiants de ce récit, qui peut ainsi être compris comme le premier élément d’une vaste réflexion « théo-logique »présente dans l’ensemble des Écritures hébraïques. Naît alors la figure d’un dieu critique qui transige, face aux errements humains, entre deux statuts narratifs, ceux du dieu-juge tout-puissant et d’un seigneur engagé par […]


La cohérence interne de la liste des fautes du peuple en Jr 32/29-35

Tome 79 - 2004/2 |

La liste des péchés du peuple en Jr 32,29-35 fut un temps qualifiée d’incohérente. Par une étude littéraire de ce passage, Elena Di Pede en montre ici toute la cohésion. La liste, fort construite, met en évidence à la fois l’idolâtrie du peuple et sa cause profonde, à savoir le refus d’écouter une parole de vie, ce qui mènera Israël à son autodestruction. Parallèlement, la complexité de la rédaction fait pressentir au lecteur quelque chose de la situation chaotique […]