La pratique, un lieu pour la théologie
Tome 63 - 1988/3 | KELLER Paul
La place donnée aux stages, dans le cours même des études proposées par l’Institut Protestant de Théologie, souligne une intention : que les pratiques soient l’occasion et l’objet d’une réflexion proprement théologique. Paul Keller explique comment la démarche préconisée correspond au déplacement de la théologie qui met l’accent sur la recherche herméneutique et non sur une élaboration dogmatique. Dans ce mouvement, la théologie rencontre les pratiques comme un point d’application de son travail. Encore faut-il se demander à […]
Que disent aujourd’hui les Églises réformées à propos des condamnations des anabaptistes dans les confessions de foi réformées ?
Au XVIe siècle, les réformés ont combattu et formellement condamné l’anabaptisme, tant comme refus du baptême d’enfants que comme pratique du re-baptême. Cette condamnation a très largement été inscrite dans les différentes confessions de foi. Après en avoir exposé le contenu, le texte s’interroge sur le statut d’un tel anathème aujourd’hui : le dialogue actuel entre Églises réformées et mennonites a en effet permis de déplacer des enjeux des conflits antérieurs de manière significative.
Ce texte qui […]
Le style oral dans le Nouveau Testament
Tome 63 - 1988/3 | AMPHOUX Christian B.
Les travaux de Marcel Jousse sur le formulisme sont aujourd’hui insuffisamment connus : ils permettraient, pourtant, de mieux comprendre comment les Évangiles ont été peu à peu composés (par oral), avant d’être rédigés. Christian B. Amphoux rappelle et illustre les principales règles du style oral énoncées par Jousse.
Cet article reprend une communication faite en novembre 1986, lors d’une rencontre internationale, tenue à Montmartre (Paris), à l’occasion du centenaire de la naissance de Marcel Jousse.
Marcel Jousse (1886-1961) ou le service de la parole, humaine et divine
Tome 63 - 1988/3 | SCHEFFER Pierre
Deux mots pourraient résumer l’œuvre de Marcel Jousse : mimisme et formulisme. Le premier représente le domaine anthropologique, qui est la partie de l’œuvre la mieux connue ; et le deuxième, le domaine linguistique, où l’œuvre reste inachevée. Pierre Scheffer, continuateur de Jousse, pour le « formulisme » et organisateur de l’année du centenaire de Jousse (1986), fait le point sur cette œuvre profondément originale.
Pour une critique de la lecture
Tome 63 - 1988/3 | SMYTH-FLORENTIN Françoise
L’histoire de la rédaction de l’Ancien Testament et celle d’Israël subissent aujourd’hui de profondes révisions : excellente occasion pour Françoise Smyth-Florentin de démythiser, sans la dévaluer, l’exégèse structurale, en quête « du » sens des textes. L’analyse structurale, utile à cette relativisation, n’envisage que la façon dont ces mêmes textes peuvent produire du sens. Il reste à aborder les faits de lecture comme tels, l’espace à vivre qu’ils ouvrent et définissent par rapport à un « in-ouï » […]
Approches classiques de l’Ancien Testament : techniques exégètiques et implications théologiques
Tome 63 - 1988/3 | ROSE Martin
Au cours des XIXe et XXe siècles, l’exégèse allemande a progressivement développé « ses » méthodes dites « historico-critiques » qui ont eu un effet très profond et persistant sur toute la recherche biblique. Actuellement, on constate assez souvent, en particulier parmi les biblistes francophones et anglo-saxons, une tendance qui oscille entre un fort sentiment d’admiration et le désir d’une « libération » à l’égard de ces méthodes « historico-critiques » de l’exégèse « allemande », allant parfois […]
Mystique et mysticité, théologie naturelle et unio mystica
Tome 63 - 1988/4 | IZARD Camille
À partir du fait mystique – éléments positifs et dérives pathologiques – récusant la critique de K. Barth, Camille Izard reprend et précise le concept de mysticité conçu comme une fonction du psychisme supérieur. Alors que la théologie naturelle, inacceptable pour l’auteur, se charge d’idéologie mystique, la mysticité trouve sa complétude dans la sobre et réelle unio mystica calvinienne : union spirituelle enracinée dans l’imputation de la justice du Christ, en dehors de toute démarche ascético-mystique et d’une […]
Sentiment religieux, aliénation et aliénation religieuse
Tome 63 - 1988/4 | GAGNEBIN Laurent
Dans le cadre d’une tradition théologique française plus marquée par Rousseau que par Schleiermacher, Laurent Gagnebin veut relire, différemment de K. Barth et de l’école barthienne, la notion de sentiment religieux en en montrant, au niveau de la démarche, l’étroite correspondance avec la notion de précompréhension bultmanienne. Ces deux notions n’ont certes pas le même contenu mais elles fonctionnent de manière identique. Cela permettra de réhabiliter ce sentiment religieux trop souvent décrié et incompris.
Exposé donné dans […]
La Cène est-elle la vraie icône du Christ ? (Aux origines du dogme eucharistique)
Tome 63 - 1988/4 | PÉRÈS Jacques-Noël
Prenant comme point de départ le Concile de Nicée II (787) qui condamne l’iconoclasme, Jacques-Noël Pérès s’interroge sur le rapport entre l’image et l’eucharistie : le synode de Hiéria (754) n’a-t-il pas parlé de ce sacrement comme de la seule vraie image du Christ ? Il expose les différentes positions que, du IXe au XIIe s., adoptent les théologiens de l’Église franque, et en souligne le caractère médiateur.
Leçon d’ouverture de l’année universitaire 1987-1988 à la Faculté de théologie […]
La foi de l’eunuque éthiopien. Le problème textuel d’Actes 8/37
Tome 63 - 1988/4 | HEIMERDINGER Jenny
Parmi les grandes variantes du Nouveau Testament, prend place Actes 8/37 : l’eunuque éthiopien a-t-il dû prononcer une confession de foi, pour être baptisé, ou la lui a-t-on ajoutée par la suite, et pour quelle raison ? Jenny Heimerdinger, qui se prépare à enseigner l’exégèse et la critique textuelle, en Angleterre, résume ici un long travail et motive sa réponse prudente.