« Apostat, transgresseur de la Loi et intrus dans le vrai christianisme ». Racines confessionnelles et transculturelles de l’antipaulinisme des Lumières
Tome 97 - 2022/2 | LECHOT Pierre-Olivier
L’antipaulinisme est un phénomène bien connu de l’histoire des idées religieuses, en particulier tel qu’il se développe à partir des Lumières. Ses racines intellectuelles, en revanche, demeurent encore aujourd’hui particulièrement floues. Pierre-Olivier Léchot propose de les rechercher non pas dans la libre pensée du xviie siècle ou la philosophie radicale des pré-Lumières mais bien dans les progrès de l’érudition protestante telle qu’elle se développe à partir de la fin du xvie siècle. Ce faisant, il met également en […]
Discerner une posture à incarner aujourd’hui dans l’accompagnement spirituel en milieu laïc de santé
Tome 97 - 2022/1 | COMPAORÉ Valérie
Dans cet article, Valérie Compaoré présente une perspective théologique de l’accompagnement spirituel en milieu laïc de santé à partir d’un terrain emblématique et spécifique en Suisse romande : l’aumônerie œcuménique au Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV). Après avoir exposé le contexte et les enjeux se présentant aux aumôniers/accompagnants spirituels aujourd’hui, la discipline de la théologie pratique permettra de dégager une posture dans l’accompagnement spirituel auprès des patients ainsi que vis-à-vis des institutions partenaires. Une spécificité en voie de construction […]
La mystique à l’épreuve de l’absence de Dieu dans le contexte de la Seconde Guerre mondiale. Le cas de Simone Weil et d’Etty Hillesum
Tome 97 - 2022/1 | GILLOUARD Pierre
À partir de l’étude des écrits de Simone Weil et d’Etty Hillesum rédigés au cours de la Seconde Guerre mondiale, Pierre Gillouard entend cerner les caractéristiques d’un moment inédit de l’histoire de la mystique où l’expérience de la présence de Dieu est irréductiblement associée à l’épreuve de son absence dans les évènements de ce monde. Si ce lien entre l’expérience de l’absence et celle de la présence fait écho à l’image classique de la « nuit obscure » de Jean […]
Théologies économiques : comment le religieux contient la chrématistique
Tome 97 - 2022/1 | JOURDAIN Édouard
La démarche de cet article est double : d’une part, mettre au jour des origines d’ordre théologique ou religieuses qui fondent des catégories économiques aujourd’hui considérées comme des objets rationnels et naturalisés. D’autre part, montrer que le religieux a pu mettre en place des mécanismes d’« anticipation-conjuration » tout en se faisant dépasser par des processus de sécularisation auxquels il a pu aussi contribuer. Selon Édouard Jourdain, tout consiste aujourd’hui à repenser ces mécanismes de conjuration du capitalisme à l’aune d’une […]
La fiscalité romaine et le contexte économique de Jésus de Nazareth
Tome 97 - 2022/1 | GIRARDIN Michaël
S’il est assuré que la domination romaine fut particulière dans la succession des empires à la tête de la Judée, il n’est pas certain qu’elle se soit accompagnée d’un appauvrissement ni d’une inégalité socioéconomique croissante. Michaël Girardin fait le bilan de travaux récents sur la fiscalité romaine en Judée et sur ses effets sur la population, afin de démontrer que ce fut davantage une théologie de l’impôt qu’une inquiétude économique qui encouragea la résistance.
Phrase : Rome n’a pas […]
La parenté araméenne d’Israël en question. Rachel et Laban en Gn 31,1–32,1 : une contribution samarienne ?
Tome 97 - 2022/1 | NOCQUET Dany
Gn 31 relate la séparation entre les Araméens et les Israélites au début de l’histoire d’Israël. Fondé sur une vieille tradition de relation et de parenté entre Aram et Israël, le récit de Gn 31,1-32,1, dans son état final, développe la thématique d’une rupture religieuse avec Laban l’Araméen, notamment à travers le vol par Rachel des teraphim de son père. Dany Nocquet avance que l’un des principaux objectifs de ce texte est de souligner l’apport de la tradition […]
La pratique, un lieu pour la théologie
Tome 63 - 1988/3 | KELLER Paul
La place donnée aux stages, dans le cours même des études proposées par l’Institut Protestant de Théologie, souligne une intention : que les pratiques soient l’occasion et l’objet d’une réflexion proprement théologique. Paul Keller explique comment la démarche préconisée correspond au déplacement de la théologie qui met l’accent sur la recherche herméneutique et non sur une élaboration dogmatique. Dans ce mouvement, la théologie rencontre les pratiques comme un point d’application de son travail. Encore faut-il se demander à […]
Que disent aujourd’hui les Églises réformées à propos des condamnations des anabaptistes dans les confessions de foi réformées ?
Au XVIe siècle, les réformés ont combattu et formellement condamné l’anabaptisme, tant comme refus du baptême d’enfants que comme pratique du re-baptême. Cette condamnation a très largement été inscrite dans les différentes confessions de foi. Après en avoir exposé le contenu, le texte s’interroge sur le statut d’un tel anathème aujourd’hui : le dialogue actuel entre Églises réformées et mennonites a en effet permis de déplacer des enjeux des conflits antérieurs de manière significative.
Ce texte qui […]
Le style oral dans le Nouveau Testament
Tome 63 - 1988/3 | AMPHOUX Christian B.
Les travaux de Marcel Jousse sur le formulisme sont aujourd’hui insuffisamment connus : ils permettraient, pourtant, de mieux comprendre comment les Évangiles ont été peu à peu composés (par oral), avant d’être rédigés. Christian B. Amphoux rappelle et illustre les principales règles du style oral énoncées par Jousse.
Cet article reprend une communication faite en novembre 1986, lors d’une rencontre internationale, tenue à Montmartre (Paris), à l’occasion du centenaire de la naissance de Marcel Jousse.
Marcel Jousse (1886-1961) ou le service de la parole, humaine et divine
Tome 63 - 1988/3 | SCHEFFER Pierre
Deux mots pourraient résumer l’œuvre de Marcel Jousse : mimisme et formulisme. Le premier représente le domaine anthropologique, qui est la partie de l’œuvre la mieux connue ; et le deuxième, le domaine linguistique, où l’œuvre reste inachevée. Pierre Scheffer, continuateur de Jousse, pour le « formulisme » et organisateur de l’année du centenaire de Jousse (1986), fait le point sur cette œuvre profondément originale.