Hubert BOST a enseigné l’histoire de la théologie à l’IPT, Faculté de Montpellier de 1986 à 2003. Il a été directeur d’études à l’École pratique des hautes études (chaire « Protestantismes et culture dans l’Europe moderne, XVIe-XVIIIe siècles ») et président de l’EPHE. Depuis 2018, il est vice-président de la recherche et de la formation graduée à l’université PSL.
Isaac La Peyrère (1596-1676). À propos d’un livre récent
Tome 63 - 1988/3 | Notes et chroniques
Certaines des idées les plus révolutionnaires en matière de critique biblique et de théologie judéo-chrétienne ont été défendues au XVIIe siècle par Isaac La Peyrère. Réfuté de tous côtés (juifs, catholiques, protestants), regardé à l’époque comme le plus grand des hérétiques – plus que Spinoza, c’est assez dire –, La Peyrère est aujourd’hui considéré comme un excentrique, quand il n’est pas simplement oublié. L’ouvrage que Richard Popkin a publié en 1987 vient à propos réhabiliter la mémoire de […]
Pour une histoire buissonnière du protestantisme
Tome 96 - 2021/3 | Articles varia
Cette promenade réflexive à laquelle invite Hubert Bost s’efforce de prendre en compte les évolutions qui ont marqué l’historiographie du protestantisme à différents niveaux : la plus générale, provoquée depuis presque un siècle par l’école des Annales, a fait passer de l’« histoire récit » à l’« histoire problème » ; la distinction émique/étique a permis de prendre conscience des différents types d’interactions à l’œuvre dans la relation que l’historien instaure avec […]
Pierre Bayle, anatomiste de la superstition. À propos d’un livre récent
Tome 64 - 1989/4 | Notes et chroniques
Comment l’histoire s’écrit-elle ? Peut-elle s’affranchir de la religion, dogme élaboré ou croyance irrationnelle ? Où commence et où finit, entre théologie et philosophie, la question du sens de l’histoire ? L’homme est-il assez grand pour dire et pour entendre la vérité ? Et qu’est-ce que la vérité ? Toutes ces questions ont été portées par le philosophe protestant Pierre Bayle (1647-1706) en une époque d’ébranlement des certitudes. Dans une thèse récemment défendue à l’Univeristé de Dublin, R. […]
La révocation, apocalypse des protestants ?
Tome 65 - 1990/2 | Articles varia
Au lendemain de l’Édit de Fontainebleau (1685), les protestants se tournent vers l’Écriture en y cherchant un message d’espérance. Pour exégétiquement infondée et politiquement illusoire qu’elle puisse nous paraître, l’actualisation de l’Apocalypse à laquelle se livre alors Pierre Jurieu permet à nombre d’entre eux de donner sens à l’événement, en le situant dans un temps eschatologique. Hubert Bost analyse ici la logique de son interprétation et en souligne le souci pastoral.
Texte remanié d’un exposé donnée à […]
Protestantisme : une naissance sans faire-part
Tome 67 - 1992/3 | Articles varia
Qu’est-ce que le protestantisme ? Les théologiens en donnent de pertinentes définitions, mais l’historien, lorsqu’il réfléchit aux termes de son lexique, doit s’émanciper de leur tutelle. À travers une enquête sémantique et divers exemples pris dans l’histoire de la théologie francophone aux XVIe et XVIIe siècles, Hubert Bost souligne la rupture entre Réforme et protestantisme. Il montre comment ce dernier est le résultat d’une synthèse confessionnelle que la Révocation de l’Édit de Nantes a contribué à précipiter.
Histoire et théologie : une cartographie de la grâce
Tome 68 - 1993/1 | Articles varia
La théologie a besoin de l’histoire pour penser, mais l’histoire de la théologie ne saurait se limiter à répondre à cette demande. Hubert Bost montre, en prenant l’exemple de la grâce, comment l’historien est non seulement un « sherpa », mais aussi et surtout un « cartographe » dont l’objectif est de replacer le discours théologique dans le vaste réseau de la culture et des représentations qui l’informent, le diffusent et le questionnent.
Calvin ou l’écriture de la chaire. A propos d’un livre récent*
Tome 69 - 1994/1 | Notes et chroniques
C’est en décembre 1990 qu’Olivier Millet présentait une thèse de doctorat d’État sur l’éloquence de Jean Calvin. Le fruit de ses travaux ayant été publié, il reste aux théologiens et aux historiens à en intégrer les résultats. La présente recension voudrait, à un niveau modeste, contribuer à la diffusion de cette lecture riche et renouvelante.
* Olivier Millet, Calvin et la dynamique de la parole. Étude de rhétorique réformée, (Bibliothèque littéraire de la Renaissance 3-xxviii), Paris : […]
Utopie et pluralité des mondes : l’espace imaginaire comme lieu théologique à l’âge classique
Tome 70 - 1995/1 | Articles varia
La théologie traditionnelle avait structuré l’espace dans lequel l’homme vivait, pensait et rêvait. Mais elle fut progressivement dépossédée du monopole qu’elle s’était accordé dans ce domaine. Les récits de fiction, les mondes idéaux, les voyages cosmiques permirent de quitter l’orbite d’un espace théologique « chrétien ». Hubert Bost montre comment ils investirent en douceur ce lieu et engendrèrent à leur tour toute une réflexion physique et métaphysique qui relançait les questions religieuses classiques.
Communication au colloque des Facultés latines […]
Les académies protestantes de Montpellier et Montauban au XVIIe siècle
Tome 71 - 1996/Hors-série – Faculté de théologie protestante de Montpellier : quatrième centenaire | Articles varia
L’histoire de notre institution académique commence alors que le XVIe siècle s’achève. Depuis 1562, huit guerres de religion ont éprouvé le royaume de France. En 1598, la dernière se clôt par un édit de pacification assez semblable aux précédents, à ceci près qu’il va durer : l’Édit de Nantes. C’est lui qui donne aux protestants réformés un statut légal. À leurs institutions qui se cherchaient une légitimité depuis 1559, il procure un cadre dans lequel elles vont se […]
L’édit de Nantes. Lectures d’hier et d’aujourd’hui
Tome 73 - 1998/3 | Articles varia
À l’occasion du quatrième centenaire de l’édit de Nantes, Hubert Bost rappelle ce que fut ce texte de compromis voulu par Henri IV, comment il fut négocié et enregistré. Il montre comment s’est noué au XVIIe siècle, un conflit d’interprétations autour de sa « perpétuité » et son « irrévocabilité », puis évoque ce que fut l’impact de l’Édit dans l’histoire de l’intégration républicaine des protestants en France.