Pour penser la signification de la pratique de la théologie aujourd’hui, Céline Rohmer propose d’observer trois jeux d’échos entre épîtres pauliniennes et Évangile selon Matthieu (Ga 4,15-20 // Mt 5,13-16 ; Rm 7,15- 21 // Mt 12,32b-37 ; Ga 6,7-10 // Mt 7,15-21). L’hypothèse défendue dans cette contribution est que l’auteur Matthieu porte les traces d’une compréhension paulinienne de la mise en œuvre de la transcendance dans la réalité de l’existence humaine qui en passe par une capacité d’émerveillement par la beauté. Paul et Matthieu à sa suite réfléchissent tous deux la présence agissante de Dieu à travers le réseau lexical de la beauté qu’ils prennent soin de distinguer du bien. En empruntant ce chemin pour dire Dieu, ils agissent en véritables poètes ouvrant la voie à une manière singulière de faire de la théologie.
Phrase : Paul et Matthieu réfléchissent théologiquement sur le beau, qu’ils distinguent du bien, comme manifestation de la transcendance dans l’existence humaine.
Mots-clés : beauté, épîtres de Paul, évangile de Matthieu, théologie, transcendance, Nouveau Testament, poiesis
A theology of beauty: variations around Paul on gratuitousness
In order to reflect on the meaning of the practice of theology today, the author proposes to observe three sets of echoes between Pauline epistles and the Gospel according to Matthew (Gal 4:15-20 // Mt 5:13-16; Rom 7:15-21 // Mt 12:32b-37; Gal 6:7-10 // Mt 7:15-21). The hypothesis defended in this contribution is that the author Matthew bears the traces of a Pauline understanding of the implementation of transcendence in the reality of human existence which passes by a capacity of wonder through beauty. Paul and Matthew in his wake both reflect on God’s active presence through the lexical network of beauty that they take care to distinguish from good. By taking this path to say God, they act as true poets opening the way to a singular way of practising theology.
p. 447-460
Auteur
ROHMER Céline
Céline ROHMER est maître de conférences en Nouveau Testament à l'Institut protestant de théologie, Faculté de Montpellier, membre du Centre de recherches interdisciplinaires en sciences humaines et sociales (CRISES – EA 4424).