Pour bien poser les rapports religions/société, il convient d’en repenser les deux termes. Repenser la société pour elle-même, mais à l’encontre d’une tendance contemporaine à l’homogénéisation et à un refoulement de questions humaines de fond. Et repenser la religion pour elle-même, à l’encontre d’une idéologisation de ses affirmations, frauduleusement autonomisées et déculturées. Cela passe par le détour d’une histoire longue et différenciée. Et cela peut déboucher sur une mise en place du social et du religieux qui ouvre sur une productivité des différences, renouvelante pour tous.
Mots-clés : laïcité, politique, État, société, reconnaissance, religions, radicalisations, christianisme, transcendance, excès, différences, homogénéisation, généalogie
Take the religious out of the blackbox. To advantageously rethink the relationship civil society/religions
To properly reflect on the relationship religion/society, the two terms must be reconsidered. Rethink society for itself, but in the face of contemporary tendancy to homogenisation and a repression of basic human questions. And rethink religion for itself, in the face of an ideologisation of its assertions, falsely autonomised and discultured. This requires the detour of a long and differentiated history. And this can lead to an implementation of the social and the religious which opens onto a productivity of differences, renewal for all.
p. 645-667
Auteur
GISEL Pierre
Pierre GISEL est professeur honoraire d’histoire des théologies, des institutions et des imaginaires chrétiens de la Faculté de théologie et de sciences des religions de l’université de Lausanne (suisse), après y avoir longtemps enseigné la théologie systématique.