Contrairement à ce qu’ont souvent suggéré les critiques de son étude de 1992 sur La Fin de l’Histoire et le Dernier Homme, Francis Fukuyama sait parfaitement que la version idyllique de la mondialisation est fortement contredite par la violence, la xénophobie et l’injustice, et qu’un long parcours à l’intérieur même du nouveau modèle historique demeure nécessaire. Il n’en reste pas moins que sa perspective pourrait encore être approfondie dans un sens moins organiciste et moins déterministe. Bernard Hort se propose de le faire ici, en recourant aux fortes perspectives de Paul Tillich sur la dimension démonique de l’existence et de l’histoire.
Although Francis Fukuyama’s famous book intitled The End of History and the last Man (1992) had often been attacked and considered as strongly idealistic, his author proposed in fact a great meditation about mondialisation’s dangers as racism, violence and injustice. According to him, the new historical sketch is absolutely not perfect, and philosophers still have to work about it a long time. However, Fukuyama’s trend to determinism and organicism is real. So that in this article, Bernard Hort tries to overcome it by using Paul Tillich’s strongest reflections about the « demonical » face of existence and history.
p. 505-516
Auteur
HORT Bernard
Bernard HORT est professeur de théologie systématique à la Faculté universitaire de théologie protestante de Bruxelles.