Plaidoyer pour une relation renouvelée entre exégèse et homilétique. Un nouveau « primat » du texte dans la prédication

L’exégèse et l’homilétique comme les partenaires d’un vieux couple en crise conjugale… Gerd Theissen reproche à l’homilétique de ne pas tenir compte des changements épistémologiques et herméneutiques intervenus en exégèse. Encore faut-il que ces mutations deviennent fécondes pour la prédication. Il s’agit d’abord de reconnaître comme un état de fait le pluralisme exégétique : pluralité des genres littéraires, des images porteuses dans les textes, des lectures dans l’histoire de la réception de ces textes. L’exégèse n’aboutit plus à l’établissement du sens, mais à une proposition de sens entre lesquels le prédicateur est appelé à choisir. En second lieu, l’ensemble des textes renvoie à une grammaire de la foi biblique dont l’auteur propose quinze thèmes. Cette grille de lecture devrait épargner au prédicateur l’esclavage de la lettre et favoriser sa liberté créatrice.

Conférence donnée au Louverain (Neuchâtel) le 30 avril 1999 pour les dix ans de la revue Lire et Dire. Traduction Didier Halter et Daniel Marguerat.

G. Theissen blames homiletics for failing to take into account the epistemological and hermeneutical changes which have affected exegesis. How can these changes become fruitful for exegesis ? In order to answer this question, the author recalls, in the first part of his study, that if exegetical pluralism is to be taken seriously, exegesis cannot pretend to establish a single interpretation, but has to offer several possibilities of meaning among which the preacher will have to choose. He then suggests that the biblical texts as a whole refer to a grammar of faith which he presents in fifteen points. This intepretative framework should help the preacher to liberate himself from a slavish relation to the letter of the text and stimulate his free creativity.

p. 531-547

Auteur

THEISSEN Gerd
Gerd THEISSEN est professeur émérite en théologie néotestamentaire à l’université de Heidelberg.