Comment l’histoire s’écrit-elle ? Peut-elle s’affranchir de la religion, dogme élaboré ou croyance irrationnelle ? Où commence et où finit, entre théologie et philosophie, la question du sens de l’histoire ? L’homme est-il assez grand pour dire et pour entendre la vérité ? Et qu’est-ce que la vérité ? Toutes ces questions ont été portées par le philosophe protestant Pierre Bayle (1647-1706) en une époque d’ébranlement des certitudes. Dans une thèse récemment défendue à l’Univeristé de Dublin, R. Whelan a voulu démonter les mécanismes de l’écriture de l’histoire à laquelle Pierre Bayle a procédé dans ses œuvres, et singulièrement dans son Dictionnaire Historique et Critique. Sous un titre qui n’est pas sans évoquer les ouvrages de controverse religieuse, l’auteur nous conduit dans les méandres de la pensée d’un philosophe dont les systèmes de références ont varié selon les époques, et dont l’intérêt pour la vérité historique dépend de ses lectures et de son rapport à l’antiquité.
Ruth WHELAN, The Anatomy of Superstition : a study of the historical theory and practice of Pierre Bayle, (Studies on Voltaire and the eighteenth century 259), Oxford, Voltaire Foundation, 1989, XI-259 p. ISBN 0-7294-0372-6.
p. 587-591
Auteur
BOST Hubert
Hubert BOST a enseigné l’histoire de la théologie à l’IPT, Faculté de Montpellier de 1986 à 2003. Il a été directeur d’études à l’École pratique des hautes études (chaire « Protestantismes et culture dans l’Europe moderne, XVIe-XVIIIe siècles ») et président de l'EPHE. Depuis 2018, il est vice-président de la recherche et de la formation graduée à l'université PSL.