Le sacerdoce universel

Tome 63 - 1988/3 |

Je termine cette série d’études en m’arrêtant sur la doctrine du sacerdoce universel, telle que le protestantisme la comprend. Luther l’a définie dans les trois grands écrits réformateurs de 1520, à savoir « De la captivité babylonienne de l’Église », « Lettre à la noblesse chrétienne de la nation allemande » et « Traité de la liberté chrétienne »…. Pour expliquer cette doctrine du sacerdoce universel, je procéderai en deux temps. D’abord, j’indiquerai ce qu’elle rejette et refuse […]



« Il proclamait ouvertement la parole ». Notule sur la traduction de Marc 8,32a

Tome 63 - 1988/3 |

Marc 8,31-33 est un passage central du second Évangile ; il s’agit, bien entendu, de la première annonce de la passion, suivie immédiatement de l’épisode où Pierre s’oppose au dessein de Jésus et se voit aussitôt rabroué par ce dernier. Dans cette courte péricope où la déclaration de Jésus et les deux interpellations qui lui font suite revêtent une portée théologique qui dépasse de loin le simple cadre du récit, une phrase cependant ne retient guère l’attention. Il […]



Fêter la Réformation

Tome 63 - 1988/3 |

La fête de la Réformation présente cette singularité parmi les fêtes du calendrier chrétien, dans sa variante protestante, de commémorer un événement qui ne prétend pas faire partie de l’histoire du salut. Par rapport aux autres « fêtes-mémorial », son implantation est de fraîche date, surtout en France, d’où sans doute sa plus grande fragilité : on observe en effet qu’elle vacille sur ses bases, au point qu’on peut se demander si son déclin n’est pas irrémédiable.



L’ascension, une fête antiprotestante ?

Tome 63 - 1988/3 |

Des cinq grandes fêtes chrétiennes (Noël, Vendredi-Saint, Pâques, Ascension, Pentecôte), celle de l’Ascension est incontestablement la moins célébrée. Nous connaissons d’ailleurs plusieurs paroisses qui n’ont aucun culte ce jour-là ! Historiquement, on peut rappeler que, primitivement, l’Ascension faisait partie intégrante du cycle de Pâques : elle se confondit d’abord avec Pâques, la Croix signifiant en effet l’abaissement et l’élévation du Christ ; puis avec Pentecôte, dans la mesure où la fête de l’Ascension nous fait passer du temps […]



La pratique, un lieu pour la théologie

Tome 63 - 1988/3 |

La place donnée aux stages, dans le cours même des études proposées par l’Institut Protestant de Théologie, souligne une intention : que les pratiques soient l’occasion et l’objet d’une réflexion proprement théologique. Paul Keller explique comment la démarche préconisée correspond au déplacement de la théologie qui met l’accent sur la recherche herméneutique et non sur une élaboration dogmatique. Dans ce mouvement, la théologie rencontre les pratiques comme un point d’application de son travail. Encore faut-il se demander à […]



Que disent aujourd’hui les Églises réformées à propos des condamnations des anabaptistes dans les confessions de foi réformées ?

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Au XVIe siècle, les réformés ont combattu et formellement condamné l’anabaptisme, tant comme refus du baptême d’enfants que comme pratique du re-baptême. Cette condamnation a très largement été inscrite dans les différentes confessions de foi. Après en avoir exposé le contenu, le texte s’interroge sur le statut d’un tel anathème aujourd’hui : le dialogue actuel entre Églises réformées et mennonites a en effet permis de déplacer des enjeux des conflits antérieurs de manière significative.

Ce texte qui […]



Le style oral dans le Nouveau Testament

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Les travaux de Marcel Jousse sur le formulisme sont aujourd’hui insuffisamment connus : ils permettraient, pourtant, de mieux comprendre comment les Évangiles ont été peu à peu composés (par oral), avant d’être rédigés. Christian B. Amphoux rappelle et illustre les principales règles du style oral énoncées par Jousse.

Cet article reprend une communication faite en novembre 1986, lors d’une rencontre internationale, tenue à Montmartre (Paris), à l’occasion du centenaire de la naissance de Marcel Jousse.



Marcel Jousse (1886-1961) ou le service de la parole, humaine et divine

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Deux mots pourraient résumer l’œuvre de Marcel Jousse : mimisme et formulisme. Le premier représente le domaine anthropologique, qui est la partie de l’œuvre la mieux connue ; et le deuxième, le domaine linguistique, où l’œuvre reste inachevée. Pierre Scheffer, continuateur de Jousse, pour le « formulisme » et organisateur de l’année du centenaire de Jousse (1986), fait le point sur cette œuvre profondément originale.



Pour une critique de la lecture

Tome 63 - 1988/3 |

L’histoire de la rédaction de l’Ancien Testament et celle d’Israël subissent aujourd’hui de profondes révisions : excellente occasion pour Françoise Smyth-Florentin de démythiser, sans la dévaluer, l’exégèse structurale, en quête « du » sens des textes. L’analyse structurale, utile à cette relativisation, n’envisage que la façon dont ces mêmes textes peuvent produire du sens. Il reste à aborder les faits de lecture comme tels, l’espace à vivre qu’ils ouvrent et définissent par rapport à un « in-ouï » […]



Approches classiques de l’Ancien Testament : techniques exégètiques et implications théologiques

Tome 63 - 1988/3 |

Au cours des XIXe et XXe siècles, l’exégèse allemande a progressivement développé « ses » méthodes dites « historico-critiques » qui ont eu un effet très profond et persistant sur toute la recherche biblique. Actuellement, on constate assez souvent, en particulier parmi les biblistes francophones et anglo-saxons, une tendance qui oscille entre un fort sentiment d’admiration et le désir d’une « libération » à l’égard de ces méthodes « historico-critiques » de l’exégèse « allemande », allant parfois […]