Selon Emmanuel Falque la question du mal ne se pose plus aujourd’hui « après Auschwitz », mais « après l’après d’Auschwitz ». Fort de cette conviction, ce texte tente d’atteindre les racines métaphysiques du mal en ne le réduisant ni à sa valeur morale (opposition au bien) ni à sa dimension théologique (le péché). Ne se satisfaisant plus de rapporter le mal à la « faillibilité » (Ricœur), l’auteur s’efforce de la lier à la finitude, en le rapportant cette fois au « mal élémental » (Lévinas). C’est à cette condition, et à cette condition seulement, qu’une descente du Christ dans le chaos de nos enfers sera rendue possible au jour du Samedi saint.
According to Emmanuel Falque the question of evil does not arise today “after Auschwitz”, but “after the after-Auschwitz”. With this conviction, this text attempts to reach the “metaphysical” roots of evil by neither reducing its moral value (opposed to good) nor its theological dimension (sin). Not satisfied anymore that evil relates to “fallibility” (Ricœur), the text tries to bind it to “finiteness” (our own perspective) by relating it this time to the “elemental evil” (Lévinas). It is on this condition, and this condition alone, that a descent of Christ into the chaos of our “hells” will be made possible on the day of Holy Saturday.
p. 413-431
Auteur
FALQUE Emmanuel
Emmanuel FALQUE est professeur et directeur de recherche à la Faculté de philosophie de l’Institut catholique de Paris. Il est spécialiste de philosophie médiévale et de phénoménologie.