L’ombre de Karl Barth à Vatican II

Même s’il n’a pu participer au concile Vatican II à titre d’observateur, étant donné son état de santé, Karl Barth n’en a pas moins suivi avec un très grand intérêt le déroulement, si bien que, après sa clôture, il s’est invité,post festum, pour constater sur place les évolutions en cours dans l’Église catholique. Gilles ROUTHIER montre que dans l’opinion de Barth, à la différence de celle répandue au sein du Conseil œcuménique des Églises, Vatican II avait une grande signification, non pas tant parce qu’il permettait des contacts susceptibles d’ouvrir un dialogue avec l’Église catholique, mais en raison de la réforme qui affectait l’Église catholique elle-même, réforme dont le centre était cette attention nouvelle accordée à la Parole de Dieu. C’est en cela que le concile Vatican II devenait une interpellation pour les Églises réformées elles-mêmes.

Though bad health kept him from participating in the second council of Vatican as an observer, Karl Barth followed its discussions with such keen interest that he was invited to Rome, after its closure, to appraise, post festum, the evolutions at work in the Catholic Church. Gilles Routhier argues that, unlike the World Council of Churches, Barth saw the Council as highly significant not only because it facilitated the opening of a dialogue between Protestant and Roman catholic Christians, but because it produced in the Catholic Church itself a reform centred upon a new concern with the Word of God. In this way, the Council was to become a challenge to the Reformed Churches as well.

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Auteur

ROUTHIER Gilles
Gilles ROUTHIER est professeur d’ecclésiologie et de théologie pratique à la Faculté de théologie et de sciences religieuses de l’Université Laval (Québec). Sa recherche est consacrée au devenir du catholicisme contemporain et, plus spécialement, à Vatican II, son histoire, son herméneutique et sa réception.