Dans son « commentaire » de Romains, Le temps qui reste, le philosophe italien Giorgio Agamben déploie son concept de « condition messianique », qui apparaît comme la solution au diagnostic pessimiste qu’il pose par ailleurs sur la démocratie libérale contemporaine réduite au biopolitique, dans sa série Homo sacer. Que signifie vivre la condition messianique ? Quelle posture politique engendre-t-elle ? Comment comprendre la temporalité qui l’accompagne ? Quelle nouvelle communauté politique suscite-t-elle ? Alain Gignac examine comment Le temps qui reste déploie et structure le « messianique », puis s’interroge sur ses implications pour l’exégèse et la théologie : temporalité du salut, engagement du chrétien, communauté comme ekklèsia, loi désactivée, christologie.
In his commentary of Romans, The Time That Remains, the Italian philosopher Giorgio Agamben explains the concept of « messianic condition », which appears as the solution to the pessimistic diagnosis of a liberal democracy reduced to biopolitics. What does life under messianic condition mean – as a new community, with the standpoint it implies and the temporality it creates ? In this essay Alain Gignac describes how The Time That Remains structures the « messianic », and explores some impacts of this concept on exegesis and theology: salvation temporality, Christian political commitment, community as ekklesia, disabled law and Christology.
p. 15-35
Auteur
GIGNAC Alain
Alain GIGNAC est professeur titulaire de Nouveau Testament à la Faculté des arts et des sciences - Institut d'études religieuses de l'Université de Montréal.