En proposant la traduction de cette parabole, Daniel Lys vise un double but. D’une part mettre en évidence la correspondance entre les deux parties consacrées respectivement à la « gérance » et à la « finance » : il ne s’agit pas de textes indépendants à l’origine, mais de deux thèmes volontairement liés pour glisser de l’un à l’autre ; ceci apparaît dans leur parallélisme de structure, où s’emboîtent chaque fois le dire de Jésus, puis celui du patron, enfin celui du gérant avec chaque fois une pointe centrale. D’autre part montrer comment le glissement de la gérance à la finance est souligné (derrière la diversité du grec suivie dans nos traductions) par une cohésion étymologique vraisemblable en hébreu ou araméen des termes « véritable », « fidèle », « confier », « infidèle », « injuste », « malhonnête »Š et « Mamon », à partir de la racine âman désignant ce qui est digne de confiance. Au fond, finance devrait s’écrire « fi(n)ance » ! Cet article ne prétend pas tout résoudre, mais éclairer ce texte pour une lecture renouvelée et (éventuellement) « édifiante ».
On the one hand, this article shows that this parable deals with two successive but related topics, resp. about « management » and « finance ». Both topics are treated along with an identical structure of « encasing » Jesus’ words, then the boss’, and ultimately the manager’s. On the other and, the lexical study suggests that the greek diversity, reflected in our translations (mammon, faithful, trust, dishonest, unrigtheous, true) could be in hebrew or aramaic dreived from the same root aman, meaning « what is trustworthy » just as « trust » can mean « confidence in somebody » or a « money investment » !
p. 391-398
Auteur
LYS Daniel
Daniel LYS (1924-2014) a été professeur d’Ancien Testament de l’Institut protestant de théologie, Faculté de Montpellier.