Depuis l’implantation durable d’une colonie blanche en 1652, l’histoire de l’Afrique du Sud est indissociable de celle de l’Église réformée hollandaise établie par les premiers colons calvinistes. Comme le montre Gilles Teulié, celle-ci, peut-être plus qu’ailleurs, a joué un rôle prépondérant dans l’évolution de ce pays. Son influence sur les mentalités a non seulement été spirituelle, mais elle a aussi participé de manière déterminante à la vie politique, au point qu’il est difficile de parler de séparation de l’Église et de l’État en Afrique du Sud jusqu’à l’élection de Nelson Mandela en 1994. C’est à l’aune des développements théologiques de cette Église que l’on peut appréhender la dynamique qui a poussé en avant les Afrikaners jusqu’à l’instauration puis l’abandon de l’apartheid au XXe siècle. C’est ce long cheminement conjoint entre le peuple afrikaner et son (ses) Église(s) Réformée(s) dont il sera question ici à l’occasion du 350e anniversaire de l’arrivée des calvinistes en terre australe.
Since the first permanent settlement of a white colony in 1652, the history of South Africa is undistinguishable from that of the Dutch Reformed Church established by the first Calvinist settlers. This Church, perhaps more than anywhere else, has played a vital role in the development of the country. Its influence on the mentalities was not only spiritual, but it also contributed in a decisive way to the political life. It is therefore through the theological developments of that Church that one can understand the attitude of the Afrikaners and what prompted them to institute and then reject apartheid in the XXth century. It is this long path through history which linked both the Afrikaner people and its Reformed Church(es) which is at stake here, as we celebrate the 350th anniversary of the Calvinist landing in Southern Africa.
p. 537-562
Auteur
TEULIÉ Gilles
Gilles TEULIÉ est professeur des universités en civilisation britannique et du Commonwealth à Aix-Marseille Université.