Pour être venu tardivement dans la querelle de la grâce, seulement à partir de 1704, Fénelon n’en a pas moins eu un rôle polémique capital. À partir de 1706 et plus encore après 1708, l’archevêque de Cambrai a pris la décision de recentrer sa réflexion sur le cœur doctrinal de la matière janséniste e, développement sans cesse davantage la thèse selon laquelle le jansénisme se réduit en définitive au système des deux délectations prévenantes et indélibérées. Comme le montre Sylvio Hermann De Franceschi, la stratégie fénelonienne a fait école au sein du molinisme français, ayant été notamment reprise par Claude-Maur d’Aubigné, évêque de Noyon, et par Henri-Pons de Thiard de Bissy, évêque de Meaux.
The Idea of Victorious Delectation as Fenelon’s Polemical Anti-Jansenist Action
Even if he was a latecomer to the quarrel about grace, only from 1704, Fenelon played a strong polemical role. From 1706 and even more after 1708, the archbishop of Cambrai decided to refocus his interpretations on the doctrinal heart of Jansenist material by increasingly developing the thesis that Jansenism must ultimately be reduced to the system of the two preventing and undeliberate delectations. The Fenelonian strategy attracted a lively following within the French Molinist party, and it was notably resumed by Claude-Maur d’Aubigné, Bishop of Noyon, and Henri-Pons de Thiard de Bissy, Bishop of Meaux.
p. 1-20
Auteur
DE FRANCESCHI Sylvio Hermann
Sylvio Hermann DE FRANCESCHI, ancien élève de l’École nationale des chartes, agrégé d'histoire, ancien membre de l’École française de Rome, docteur habilité à diriger des recherches en histoire moderne, est directeur d'études à l'EPHE (section des Sciences religieuses : "Religions, savoir et politique dans l'Europe moderne").