Je me réjouis de ce débat avec mes collègues A. Houziaux et D. Müller ; j’en mesure en même temps les difficultés dans le cadre restreint d’un article inséré dans une revue qui se refuse, à juste titre, à un langage trop technique permettant des raccourcis ; cette inscription aura donc du mal à éviter les approximations mais aussi les affirmations peu nuancées. Une autre difficulté surgit du fait que la théologie, en tant qu’elle est chargée de donner un langage culturellement compréhensible à la foi, n’est qu’artificiellement isolable. La vie croyante me semble se situer dans le nouage de trois dimensions : La foi comme rencontre réelle du Christ ; La théologie comme savoir permettant la création d’un langage qui autorise la louange, l’intercession, le témoignage et le service ; La norme scripturaire faisant coupure souveraine et délimitant les possibles théologiques sans les ramener à l’unité…. Contraint par les dimensions d’un article, je vais présenter sous forme d’un résumé succinct le premier moment de la vie croyante, sans pouvoir le justifier. Je ne peux que laisser dans l’ombre la fonction des Écritures dans la construction de la théologie. Mais il importe de ne jamais oublier que le savoir de la théologie n’est pas sans la rencontre du Christ dans la foi ni sans la coupure symbolique que représente la norme scripturaire agissant souverainement en tant que « discours de l’Autre » qui me précède absolument et en dehors duquel je ne parlerais pas du même Christ.
p. 385-400
Auteur
ANSALDI Jean
Jean ANSALDI (1934-2010), pasteur de l'Eglise réformée de France, a été professeur d'éthique à la Faculté de théologie protestante de Montpellier de 1977 à 1997.