La fille « perdue » et « retrouvée » de Lévitique 18

Dans un numéro précédent d’ETR, J. Joosten a montré, à l’aide des catégories de la rhétorique gréco-latine, que l’inceste père/fille, bien que non explicitement mentionné, était habilement sous-entendu par le rédacteur de Lv 18. En appliquant les règles de la rhétorique sémitique et en dégageant la structuration du chapitre qui en découle, Didier Luciani complète ces résultats et confirme le talent de l’écrivain : celui-ci, en fichant cet interdit de l’inceste père/fille au beau milieu de son discours, il conjugue des exigences oratoires opposées et réussit la prouesse de dissimuler ce cas délicat tout en en soulignant l’importance.

« La non-mention de la fille en Lévitique 18. Exercice sur la rhétorique du Code de Sainteté », ETR 75, 2000/3, p. 415-420.

In a previous issue of the review (ETR 75, 2000/3, p. 415-420), J. Joosten asserted, by making use of categories of greco-latin rhetoric, that the father-daughter incest, though not explicitely mentioned, was implied by the writer of Lv 18. The application of rules of semitic rhetoric and the consequent structural lay-out of the chapter add to these results and also confirm the skill of the writer : by placing the prohibition of father-daughter incest in the very middle of his speech, he combines opposing oratory requirements and succeeds the feat of concealing this delicate issue without undermining its importance.

p. 103-112

Auteur

LUCIANI Didier
Didier LUCIANI est professeur d’Ancien Testament à la Faculté de théologie de l’Université catholique de Louvain et membre de l’Institut de recherche Religions, Spiritualités, Cultures, Sociétés.