En inscrivant dans le texte de la loi de 1905 la notion de « Séparation des Églises et de l’État », le corps législatif français reprenait à son compte une idée que les protestants réformés avaient promue depuis le début du XIXe siècle. Mais un esprit de séparatisme ecclésiastique et dogmatique jouait aussi entre les réformés divisés en plusieurs dénominations au cours du siècle, malgré plusieurs tentatives de réunification. Jean-François Zorn s’interroge sur le lien entre les deux types de séparation pour constater que le régime de séparation des Églises et de l’État a comme effet indirect de consacrer la division des réformés français qui perdent en unité ce qu’ils gagnent en liberté.
By introducing the notion of « Separation between Churches and State » in the 1905 law, the French legislators took over an idea that Protestants had been claiming since the beginning of the nineteenth century. Yet, the Reformed Church had split into several denominations during that same century, in spite of several attempts at reunification. Jean-François Zorn examines the connection between these two types of separation and eventually concludes that the 1905 law and its new régime indirectly confirmed the separation among French Protestants who in the process lost in unity what they had gained in liberty.
p. 103-119
Auteur
ZORN Jean-François
Jean-François ZORN est professeur émérite d’histoire du christianisme à l’époque contemporaine à l’Institut Protestant de Théologie, Faculté de Montpellier.