Jacob a gagné toute la bénédiction. Esaü n’a rien perdu. Respect et séparation, un autre modèle de fraternité (Gn 33, 1-17)

Jacob et Ésaü se sont-ils vraiment réconciliés ? Lévi Ngangura Manyanya indique qu’immédiatement après leurs retrouvailles, décrites avec beaucoup d’émotion, ils se séparent pour poursuivre chacun son propre chemin. Les exégètes accentuent différemment cette séparation et certains y voient même la persistance du conflit entre les deux frères rivaux. Mais lorsqu’on lit l’épisode de Gn 33, 1-17 dans le contexte du cycle de Jacob, on mesure à quel point le conflit violent qui aurait dû déboucher sur un affrontement sanglant se résout plutôt par le compromis, le marchandage et la ruse. Par l’identification tribale ou « nationale » des deux antagonistes, ce récit indique en outre que la séparation et le respect peuvent, en certaines occasions, garantir la paix entre proches et voisins.

Have Jacob and Esau ever buried the hatchet? Just after their moving reencounter, they part again to follow their own way. Does this mean that their conflict as rivals goes on? Reading this episode (Gen. 33:1-17) in the context of the whole of Jacob’s narrative, Lévi Ngangura Manyanya argues that the violent discord which should have led to a bloody confrontation is actually resolved through compromise, bargaining and cunning: in some circumstances separation allied to respect can guarantee peace between relatives or neighbours.

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p. 479-498

Auteur

NGANGURA MANYANYA Lévi
Lévi NGANGURA MANYANYA est professeur d’Ancien Testament à la Faculté de théologie protestante de l’Université libre des Pays des Grands Lacs (République démocratique du Congo).