Aux compagnons dans la foi réunis dans la maison de Montpellier, grâce et paix. Nous vous remercions d’avoir répondu à l’appel, d’être venus participer à cette fête en ajoutant quelques fleurs à cette guirlande sans poser de questions sur les causes. Pourquoi Élian ? Pourquoi un soixantième anniversaire ? Car nous comprenons bien qu’une date de naissance n’est qu’une occasion. Car la raison ne peut être que donnée par la reconnaissance et l’amitié, et la reconnaissance et l’amitié n’existent que par la gratuité. « Réjouissez-vous dans le Seigneur en tout temps ; je le répète, réjouissez-vous. » (Ph 4,4) Les compagnons se sont ainsi réunis pour un symposium – sum-pósion –, un partage autour du pain et du vin, liés par la reconnaissance et l’amitié, revisitant le cadre d’un banquet socratique autour d’une question au centre de nos préoccupations. Non pas tant l’amour, que l’Agathon de Platon avait mis à l’ordre du jour de son invitation, mais la double question de la vérité et de la liberté. Comment y répondre ? En déterminant, à la suite de Phèdre, qui des deux mène aux belles actions ? En interrogeant la nature de ces dons ainsi que fait Pausanias ? En cherchant leur origine comme s’y emploie Aristophane ? Ou bien répondre à la manière de Socrate qui renvoie à Diotima, c’est-à-dire à l’autorité d’une instance extérieure ? Chacun s’est attelé à la tâche selon ses perspectives et a ouvert des voies nouvelles d’exploration afin que vérité et liberté festinent ensemble, joyeusement. L’idée du symposium commence par l’ouverture. Y interviennent ceux qui s’y sont préparés, mais aussi ceux qui, comme Aristodème, sont invités en cours de route à rejoindre la fête. Ainsi en est-il des auditeurs et des amis qui participent au banquet par la grâce de la lecture.

« Venez car tout est prêt ! »