Dans cet article, Guilhen Antier aborde la catégorie du démoniaque à travers un parcours dans l’œuvre de Kierkegaard, puis plus brièvement dans celle de Freud ainsi qu’en Matthieu 8,28-34. Chez Kierkegaard, le démoniaque apparaît comme une position subjective de refus du devenir sujet dans une volonté de se totaliser soi-même contre la possibilité de Dieu. Chez Freud, il est lié à la figure tragique de la répétition et du destin exprimée par la notion de pulsion de mort, et devient un nom pour l’inconscient en tant que tel. Chez Matthieu, le démoniaque interroge la théologie sur son rapport à la vérité et au savoir lorsqu’elle oublie que son objet est en fait un sujet.
Phrase : L’article étudie le démoniaque en tant que catégorie psychologique chez Kierkegaard, Freud et dans Matthieu 8,28-34, interrogeant la théologie sur son rapport au savoir et à la vérité.
Mots-clés : Kierkegaard, Freud, Matthieu 8,28-34, démoniaque, angoisse, désespoir, répétition, inconscient, savoir et vérité, théologie
Figures of the demonic. Reading Kierkegaard, Freud, and Matthew
This article discusses the category of the demonic through a tour in the work of Kierkegaard, then more briefly in that of Freud and in Matthew 8:28-34. In Kierkegaard, the demoniac appears as a subjective position of refusal to become subject in a will to totalize oneself against the possibility of God. In Freud, it is linked to the tragic figure of repetition and destiny expressed by the notion of death drive, and becomes a name for the unconscious as such. In Matthew, the demonic questions theology about its relationship to truth and knowledge when it forgets that its object is in fact a subject.
p. 461-477
Auteur
ANTIER Guilhen
Guilhen ANTIER, docteur en théologie et en études psychanalytiques, est maître de conférences en théologie systématique à l’Institut protestant de théologie, Faculté de Montpellier, membre du Centre de recherches interdisciplinaires en sciences humaines et sociales (CRISES – EA 4424).