Séverine Pacteau-De-Luze montre ici que le régime presbytéro-synodal adopté par les Églises réformées en France dès leur fondation a toujours connu un fonctionnement difficile. Sous l’Ancien régime, les difficultés sont réputées provenir de la suspicion des autorités royales qui, à partir de 1659, interdirent d’ailleurs les synodes nationaux. Cette disposition est confirmée par les articles organiques adjoints au Concordat. Pourtant à l’époque contemporaine, lorsque les synodes sont autorisés, leur fonctionnement demeure incertain ; tel est le cas du synode national de 1872 : non seulement aucun accord doctrinal entre évangéliques et libéraux ne put aboutir, mais encore les Églises se dispersèrent entre deux Unions nationales rivales et s’affaiblirent considérablement de ce fait. La restauration de l’unité par la création de l’Église réformée de France en 1938 permit la réactivation du régime synodal. Celle-ci n’intervint en pratique qu’après 1945, non sans un cahoteux apprentissage ; jusque dans les années 1960, les débats des synodes nationaux sont constamment marqués par la recherche d’un meilleur fonctionnement qui allie l’efficacité des décisions et la diversité des points de vue exprimés. La nécessaire culture synodale serait-elle introuvable ?