La critique biblique est apparue dès l’époque pré-exilique, pour s’achever avec les Massorètes. Il s’agit donc d’un très long itinéraire qui va, approximativement, de 700 avant notre ère à 900 : une recherche aux formes diverses, dont on ne peut ici que rappeler les principales étapes, les aspect les plus significatifs. Trois remarques préliminaires s’imposent :

1. Cette approche se fait en deux temps, qui sont dictés par la spécificité de l’hébreu, langue sémitique. C’est d’abord le texte consonantique qui est concerné ; puis la vocalisation de ce texte.
2. On aura à traiter de critique textuelle et de critique littéraire, car, à époque ancienne, les deux se confondent parfois.
3. Enfin, cette critique à double face s’exerce alors que le texte est encore fluide et le corpus en formation. Le phénomène des relectures se vérifie dans plusieurs livres, comme le Deutéronome (« deuxième Loi ») et les Chroniques (qui reprennent Samuel-Rois). La critique du texte apparaît ainsi inséparable de l’histoire du texte.

Conférence donnée le 7 juin 1990 à l’Institut de recherche et d’histoire des textes (IRHT-CNRS) dans le cadre d’un cycle sur la critique textuelle dans l’Antiquité.