L’incarnation la plus pure de la philosophia christiani d’Érasme demeure encore aujourd’hui par trop méconnue, bien qu’elle s’avère étroitement liée à sa plus fameuse contribution à l’humanisme. Christopher M. Greenwell déconstruit ici l’étonnante architecture des Préfaces au Novum instrumentum et en démontre la triple structure, au sein de laquelle les trois sources de la connaissance érasmienne s’incarnent de manière rhétorique tant que structurelle. Le théologien de Rotterdam établit les correspondances suivantes : l’Écriture (en forme de chiasme biblique) renvoie à la Paraclesis, les Pères de l’Église (ceux du De doctrina christiani d’Augustin) à la Methodus, et les philosophes païens (ceux de l’Apologie de Socrate de Platon) à l’Apologia. L’anatomie même du texte reflète donc le paradigme érasmien de la philosophie du Christ.
Perhaps the purest incarnation of the renowned « philosophia christiani » of Desiderius Erasmus has long eschewed recognition despite the fact that it is inextricably linked to his most famous humanist contribution. Christopher M. Greenwell attempts to deconstruct the intricate architecture of the Prefaces to the Novum instrumentum by heeding their very exhortation. He proposes that the three sources of knowledge advocated by the Rotterdammer embody themselves not only rhetorically, but structurally : Scripture (a Biblical chiasm) : Paraclesis ; the Church Fathers (Augustine’s De doctrina christiani) : Methodus, and the Pagan philosophers (the Apology of Socrates) : Apologia. Erasmus’s paradigm of the philosophy of Christ, therefore, could be personified within the very anatomy of the text.
p. 483-498
Auteur
GREENWELL Christopher M.
Christopher M. GREENWELL est doctorant à l’École pratique des hautes études à Paris.