Pour Gerd Theissen, l’épître de Jacques constitue un moment fort de l’éthique du Nouveau Testament. Jacques met en lien le commandement d’amour et de l’égalité. Aucun auteur néotestamentaire n’a interprété l’amour comme obligation de forger l’égalité de manière aussi évidente. Cependant, le commandement d’amour n’est pas limité à la communauté chrétienne. C’est d’autant plus remarquable que, généralement, soit l’amour gagne en égalité et perd en universalité, comme c’est le cas dans les écrits johanniques ; soit il gagne en universalité, mais perd alors en égalité, comme c’est le cas dans les Évangiles synoptiques. La relation équilibrée de l’amour et d’égalité dans l’épître de Jacques est possible par une nouvelle combinaison de deux valeurs fondamentales du christianisme primitif : celles de l’amour du prochain et de l’humilité, entendue comme un renoncement à son statut et un changement de position sociale.
The article shows that the letter of James is a culminating point of Early Christian ethics. James combines the commandment to do love and treat s. o. equal. No other New Testament author has interpreted in such a convincing way the commandment to love Your neighbour as an obligation for equal treatment. Nevertheless is the love commandment not limited to the congregation. That’s remarkable because as a rule, if love becomes a relationship of equals love can’t be universal as we can see in the johannine literature. And if love becomes universal and unlimited equality declines, as we can see in the synoptic Gospels. The balanced relationship between love and equality in the letter of James is due to a new combination of the two basic values of Early Christianity, the value of love of Your neighbour and of humility, the latter understood as renunciation of status and a change of social position.
p. 325-346
Auteur
THEISSEN Gerd
Gerd THEISSEN est professeur émérite en théologie néotestamentaire à l’université de Heidelberg.