L’hymne aux Philippiens est ici abordé à partir d’une question précise : pourquoi Paul choisit-il d’utiliser le langage poétique au moment de débuter la section parénétique de l’Épître ? Le langage poétique serait-il une forme du discours permettant d’exprimer ce qui relève de l’indicible et de l’irreprésentable ? Élian Cuvillier propose de comprendre l’hymne comme discours « théopoétique », lequel implique une démythologisation – au sens bultmannien du terme – du discours religieux. À partir de cette clé, l’auteur analyse deux crux interpretum de l’hymne et souhaite montrer que le schéma abaissement-exaltation structure non seulement l’hymne mais l’ensemble de l’Épître. Par la place qu’il occupe en ouverture de la section parénétique de l’Épître, l’hymne transforme une exhortation éthique en une poétique de la foi.
The Christ-hymn in Philippians is here analysed from the starting point of a specific question: why does Paul choose to use a poetic language when he starts to write the parenetic section of his letter? May poetic language be a form of discourse which allows the expression of what is inexpressible and impossible to represent? É. Cuvillier suggests that it is possible to understand this hymn as a « theopoetic » discourse, which implies a demythologisation – in Bultmann’s understanding – of religious discourse. With this key, the author interprets two crux interpretum of the hymn and wishes to show that the lowering-exalting pattern does structure, not only the hymn itself, but the whole of the letter. By virtue of its place at the very opening of the parenetic section of the letter, the hymn transforms an ethical exhortation into a poetics of faith.
p. 373-385
Auteur
CUVILLIER Élian
Élian CUVILLIER est directeur du Master professionnel en Théologie pratique à l'Institut protestant de théologie, Faculté de Montpellier, et membre du Centre de recherches interdisciplinaires en sciences humaines et sociales (CRISES - EA 4424).